Une récente étude publiée dans ACS Infectious Diseases révèle qu’un composé trouvé dans de nombreuses plantes peut inhiber la croissance de champignons résistants aux médicaments, y compris le dangereux Candida auris. Le composé, connu sous le nom de PGG, est un tanin soluble dans l’eau qui bloque 90 % de la croissance de différentes espèces de champignons Candida. Les chercheurs ont découvert que le PGG fonctionne en captant les molécules de fer, privant ainsi essentiellement les champignons d’un nutriment essentiel.

L’un des principaux avantages de l’utilisation du PGG est qu’il ne favorise pas le développement de la résistance aux médicaments, contrairement aux antifongiques actuels. En privant les champignons de nutriments au lieu de les attaquer directement, on réduit au minimum le risque de développement de la résistance. De plus, les expériences en laboratoire ont montré une toxicité minimale du PGG pour les cellules humaines.

Candida auris est une espèce particulièrement dangereuse de Candida qui est souvent résistante à plusieurs médicaments et a un taux de mortalité élevé. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) l’ont qualifié de grave menace pour la santé mondiale. Les infections à Candida peuvent devenir graves et envahir profondément le corps, causant des infections d’organes tels que le système sanguin, les reins, le cœur ou le cerveau. Les personnes ayant un système immunitaire affaibli, y compris les patients hospitalisés, sont plus susceptibles de contracter ces infections invasives à Candida.

L’auteure principale de l’étude, Cassandra Quave, explique que les infections fongiques résistantes aux médicaments sont un problème croissant dans les soins de santé, mais il y a peu de nouveaux médicaments antifongiques en développement. Les résultats de cette étude ouvrent une nouvelle perspective possible pour traiter ces infections, y compris celles causées par le mortel Candida auris.

Quave, une ethnobotaniste, se concentre sur l’étude de la façon dont les populations traditionnelles ont utilisé les plantes à des fins médicinales, à la recherche de candidats prometteurs pour de nouveaux médicaments. Son laboratoire abrite la Bibliothèque des produits naturels de Quave, qui contient des milliers d’extraits botaniques et fongiques provenant de plantes utilisées dans les médecines traditionnelles du monde entier.

Les études précédentes du laboratoire Quave ont découvert que le PGG présente également une activité antibactérienne, anticancéreuse et antivirale. Les prochaines étapes de cette recherche impliquent d’étudier l’efficacité potentielle du PGG en tant que traitement antifongique topique.

En résumé, la découverte du PGG en tant qu’inhibiteur des champignons Candida résistants aux médicaments, y compris Candida auris, offre une nouvelle façon de lutter contre ces infections dangereuses. En privant les champignons d’un nutriment essentiel, le PGG se présente comme une option de traitement potentielle qui pourrait réduire le développement de la résistance aux médicaments. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer pleinement l’utilisation du PGG en tant que thérapie antifongique topique.

Sources :
– ACS Infectious Diseases
– Centers for Disease Control and Prevention (CDC)